Aviation militaire 5 : La Patrouille de France.

    Ce tour d'horizon ne saurait faire l'impasse ; voici...

 La Patrouille de France

     – 1/8 - Morane Saulnier MS-230

La 1re Guerre Mondiale terminée, les leçons tirées en matière d'aviation militaire vont pouvoir être mises en pratique et se perfectionner… pour renforcer le potentiel "Armée de l'Air".

Les "monoplans", nous l'avons vu avec le Blériot XI et le Fokker E-III, sont à "aile haute".

Les "biplans" sont avec une "aile basse" et une "aile haubanée" (cas du Caudron G-III, du Nieuport, du Spad, du Spwith Camel et du Fokker E-VII).

Les "triplans" sont avec une "aile basse", une "aile haute" et et une "aile haubanée".

Dans les débuts de l'après 1re guerre, d'autres biplans verront le jour mais les "monoplans" finiront par prendre le dessus. Toutefois, il est à noter que ceux-ci seront d'abord à "ailes haubanées". 

C'est le cas du Morane Saulnier MS-230

Il s'agit d'un avion biplace, qui deviendra l' "avion d'entrainement militaire" (Français, est-il utile de le préciser ?), de l'entre-deux guerres.

Environ 1.100 exemplaires seront mis en service.

Son premier vol se fait en février 1929, et il est mis en service dès 1930.

- Caractéristiques :
- Longueur : 6,95 m
- Envergure : 10,70 m
- Vitesse maximale : 205 km/h

Le MS-230 est le premier appareil utilisé par des pilotes de l'Armée de l'Air, pour constituer une équipe acrobatique.
Celle-ci donnera naissance, plus tard, à la célèbre "Patrouille de France".

En 1931, des moniteurs de l’École de perfectionnement au pilotage (sous le commandement du capitaine Pierre Fleurquin), effectuent une démonstration acrobatique sur le terrain d’Étampes-Mondésir.

L'équipe se compose de trois appareils.
C'est un franc succès : la "Patrouille d’Étampes" est née !
Elle se produira de 1932 à 1939.





 
      – 2/8 - Morane Saulnier MS-225

Vient ensuite, en 1933, un autre Morane Saulnier : le MS-225

Celui-ci n'est produit qu'en très petite quantité (75 appareils). Une vingtaine seulement étaient encore en service au début de la seconde guerre mondiale.

Son premier vol s'effectue en 1932, et il est mis en service l'année suivante.

Il est retiré du service en 1940.

- Caractéristiques principales :

- Longueur : 7,25 m

- Envergure : 10,56 m

- Vitesse maximale : 335 km/h

En 1935, la patrouille acrobatique de l'Armée de l'Air, la "Patrouille d’Étampes", utilise le MS-225 et l'équipe passe à 5.

Elle rejoint Salon-de-Provence en 1937 et prend alors le nom de "Patrouille de l’École de l'Air".

La seconde guerre mondiale met fin à son activité.


   – 3/8 – Stampe SV-4

L'année 1937 voit naitre un petit biplan qui aura une belle et longue carrière : le STAMPE SV-4 

Ne soyons pas chauvins en ce qui concerne l'un des avions les plus populaires de notre pays : il est né de l'ingéniosité de deux ingénieurs belges : Jean Stampe et Maurice Vertongen ; d'où son code "SV" qui est, en fait, le sigle de la petite entreprise belge. Celle-ci ne devait sans doute pas avoir les épaules assez solides pour en assurer une grande production ; qu'à cela ne tienne, la France, décelant sans doute la "bonne affaire", s'en chargera.

Un "grand" avion est né !

C'est un bel "oiseau", fait pour la voltige et parfait pour la formation des pilotes (biplace). 

Il est aussi autant civil que… militaire (d'où sa place ici).

La seconde guerre mondiale n'aura guère besoin, si ce n'est pour la formation de pilotes, de ce petit appareil. Par contre, l'après-guerre le placera en première place dans tous les aéroclubs naissants mais aussi comme avion pour la formation des pilotes de l'Armée de l'Air.

C'est ainsi qu'en 1947, la "Patrouille de l’École de l'Air" reprend du service (après sa dissolution en 1939). Cette fois c'est sous le nom de "Escadrille de Présentation de l'Armée de l'Air" (alors sous les ordres du capitaine Perrier).

Dès lors c'est avec une équipe composée de… 12 SV-4, qu'elle s'offre en spectacle sous les yeux admiratifs, d'un public toujours plus nombreux. 

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 6,90 m

- Envergure : 8,40 m

- Vitesse maximale : 230 km/h

 


    – 4/8 – Republic F-84 Thunderjet

Dans l'immédiat après-guerre apparait un nouveau chasseur-bombardier (monoplace) américain : le Republic F-84 Thunderjet 

C'est maintenant l'heure de la reconstruction, du plan Marshall, de l'OTAN et… des guerres coloniales. De sorte que cet appareil se retrouve un peu partout, notamment au sein de la nouvelle Luftwaffe(*) (le modèle F-84.F).

- * Note : La Bundeswehr est créée en 1956.

Il vole pour la première fois le 28 février 1946 et la première série (F-84.B) est livrée à partir de mai 1947. 

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 11,40 m

- Envergure : 11,09 m (réservoirs de bout d'aile non-compris).

- Vitesse maximale : de 945 km/h à 1.118 km/h, selon le type.

Son autonomie moyenne est de 1.400 km (3.500 avec sa charge maximum de carburant).

En France, le succès de la "Patrouille de l’École de l'Air" est tel, que cela amène à la formation de diverses autres "Patrouilles". L'une d'elle, issue de la 3e Escadre de Chasse (Base Aérienne 112 de Rennes), formée de 4 Republic F-84.G, est mise à l'honneur par le journaliste Jacques Noetinger (pilote lui-même), qui lui donne le nom de "Patrouille de France", lors d'un meeting aérien sur le terrain de Maison-Blanche (Algérie), le 17 mai 1953. Cette appellation est entérinée par l’état-major de l'Armée de l'Air, le 17 septembre de la même année.

 


    – 5/8 – Dassault MD-450 Ouragan

Ensuite ce fut le tour du Dassault Ouragan 

Cet avion de chasse français, monoplace, effectue son premier vol le 28 février 1949.

Il entre en service en juin 1951.

Très maniable et efficace, l'Ouragan fit la réputation de Marcel Dassault et des ses collaborateurs.

Le 17 mai 1953 voit la naissance officielle de la "Patrouille de France". Cependant, celle-ci n'est pas encore entre les mains de l’École de l'Air de Salon-de-Provence. 

Pour en savoir plus, rien de tel que :

- Site officiel de la Patrouille de France (page Histoire) - ici -

De 1953 (sur Republic F-84.G) à 1963, cette "Patrouille" est assurée successivement, par quatre Escadres de l'Armée de l'Air.

- Sur Ouragan :

- 12e Escadre (B.A. 103 Cambrai-Epinay) [1955-1956]

- 4e Escadre (B.A. 136 Bremgarten - en Allemagne occupée -) [1956]

- Sur Mystère IV, que nous verrons très bientôt :

- 3e Escadre (B.A. 102 Dijon-Longvic) [1957 à 1961 sur Mystère IV]

- 7e Escadre (B.A. 133 Nancy-Ochey) [1962-1963 sur Mystère IV]

En 1954 elle délaisse son F-84 Republic pour le tout fringant MD-450 Ouragan et ce jusqu'à ce qu'il soit retiré du service en 1957. 

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 10,74 m

- Envergure : 13,20 m

- Vitesse maximale : 940 km/h 

 


    – 6/8 – Dassault Mystère IV
 

Et voici "La" nouveauté : Le Dassault Mystère IV 

Il s'agit d'un chasseur bombardier, monoplace, français.

Le premier vol de cet appareil s'effectue le 28 septembre 1952.

Il entre en service en mai 1955. Les dernières livraisons se font en 1958.

Et, pour conclure, sa carrière prend fin en 1975. 

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 12,90 m

- Envergure : 11,10 m

- Vitesse maximale : 

a) en basse altitude : 1.120 km/h

b) en haute altitude : 990 km/h

En 1957 c'est donc le Mystère IV qui équipe la "Patrouille de France"

Celle-ci est sous la coupe de pilotes de la B.A. 102 de Dijon-Longvic qui, en 1961, passent la main à leurs confrères de la B.A. 133 de Nancy-Ochey. 

 


    – 7/8 – Magister CM-170 Fouga

Il est le tout premier avion d'entraînement à réaction au monde : le Fouga Magister 

De son vrai nom "Magister CM-170".

Si l'on veut être encore plus précis, sa dénomination serait plutôt Potez (Air Fouga) Magister CM-170. D'où son nom de Fouga Magister. Quant aux lettres "CM", elles viennent des noms des responsables de sa conception, Castello et Mauboussin. Ceux-ci travaillent pour la société Fouga, qui sera reprise par la suite par Potez.

Il vole pour la première fois le 23 juillet 1952 et entre en service le 29 février 1956. 

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 10,05 m

- Envergure : 12,15 m (réservoirs de bout d'aile compris)

- Vitesse maximale : 605 km/h (710 km/h pour la version CM-170-2).

En 1964, par mesure de restrictions budgétaires, la "Patrouille", alors sur Mystère IV, est dissoute. Toutefois, pour ne pas perdre le nom de "Patrouille de France", il est donné, quelques mois plus tard, à la patrouille de l’École de l'Air, basée à Salon-de-Provence (B.A. 701). Elle se compose alors de 6 Fouga-Magister. Trois appareils se rajouteront un peu plus tard, portant l'effectif total à 9 appareils.

 


 - Avec ce dessin, un petit plus : 

En 1978, lors du meeting à l'occasion de son 25ème anniversaire, la Patrouille de France est à son effectif maximum de 9.

C'est un franc succès avec une foule innombrable. Des gens de partout, sous une chaleur de plomb ; nous sommes en plein été et dans le sud de la France, en cette saison, la température grimpe vite. Dans l'immense foule se trouve un "jeunot" qui, à peine libéré de son service militaire, croque allégrement dans la pomme de ses vingt ans. Il participe à la fête en compagnie de ses frères et de copains.

Vous l'aurez compris, ce "jeunot" n'est autre que votre serviteur. Le temps a effacé bien des souvenirs et je ne garde rien de la prestation de ces Fouga. Par contre je me souviens encore très bien de la galère pour sortir du parking, tellement il y avait de voitures. 

Et... J'ai gardé deux petits souvenirs de rien du tout. Deux autocollants que… je n'ai jamais collés ! 

Le traditionnel autocollant de l'insigne, où sont représentés les 9 appareils et qui restera inchangé malgré que l'effectif soit passé à 8 :



 

Ainsi que l'autocollant "Spécial 25e anniversaire" :

 


 

     – 8/8 – Alpha Jet

Il est l'avion de la Patrouille de France d'aujourd'hui.

Voici l'Alpha Jet 

Il s'agit là d'un appareil Franco-Allemand, avec participation de la Belgique (pour certaines pièces).

La France fabrique le fuselage et la partie centrale.

L'Allemagne fabrique la partie arrière du fuselage ainsi que les ailes et l'empennage.

La Belgique fabrique des pièces moteurs et d'autres parties moins imposantes.

Il s'agit d'un avion biplace d'entrainement et d'attaque au sol. 

La version "Entrainement" est assemblée en France (Toulouse), la version "Attaque au sol" est assemblée en Allemagne (Oberpfaffenhofen).

Sa mise en service fut assez longue (sans doute en raison d'une conception et fabrication, partagée par trois pays).

Après un premier vol le 26 octobre 1973, il ne sera disponible qu'en 1978 ; cette entrée en service était initialement programmée pour 1976. 

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 12,29 m

- Envergure : 9,12 m

- Vitesse maximale : 927 km/h (en basse altitude).

Il remplace le Fouga-Magister de la Patrouille de France, en 1981. L'équipe est alors réduite à 7 avions. Un appareil supplémentaire se rajoute l'année suivante.

 



     Cette Patrouille de France est bien le fleuron de notre aviation militaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

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