Aviation militaire 3 : La seconde guerre mondiale

    Chronologie des principaux avions militaires pendant la seconde guerre mondiale.

    Dewoitine D.520 (France) 

Alors que nous sommes maintenant en pleine "drôle de guerre", un petit appareil français fait son apparition : le Dewoitine D-520 

Ce chasseur monoplace arrive un peu tard et c'est bien dommage car il dispose de toutes les qualités pour affronter l'envahisseur.

Il effectue son premier vol d'essai le 2 octobre 1938 et est à ce point… "Confortable", que le pilote d'essai (Marcel Doret) en oublie de sortir le train au moment de l'atterrissage. Comble de malchance, le programme de production prend du retard et fait que l'appareil n'est mis en service qu'en février 1940.

Quelques 350 appareils sont disponibles pendant la "Bataille de France", pour affronter les Messerschmitt. Au moment de la capitulation, 147 victoires sont à mettre à l'actif du D-520, pour 85 avions perdus.

Il continue d'être fabriqué, pendant la durée de la guerre, et vol tout d'abord pour l'Armée de Vichy.

Par la suite, en 1942, lorsque la France passe sous contrôle total de l'Allemagne, 411 de ces appareils sont saisis par l'occupant, et sont livrés à la Roumanie, l'Italie et la Bulgarie.

En 1944, il vole à nouveau pour les "couleurs de la France". Un Groupe de Chasse F.F.I. est reformé par Doret, celui-là même qui abima le tout premier avion de la série, lors de son vol d'essai. Les avions combattent à nouveau l'allemand.

Il participe ensuite à la Guerre d'Indochine, avant d'être retiré du service au début des années 50. 

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 8,75 m

- Envergure : 10,20 m

- Vitesse maximale : 530 km/h

 



    Supermarine Spitfire (Grande Bretagne) 

Le dessin suivant représente le Sptifire Mk-IXc, Squadron 341 "Alsace", piloté par Pierre Clostermann en août 1943.

Fils d'un diplomate français, il est étudiant aux États-Unis et décroche un diplôme d'ingénieur en aéronautique ainsi que son brevet de pilote, en 1940.

Il rejoint l'Angleterre afin de s'engager dans les Forces Françaises Libre. Il parvient à intégrer les F.A.F.L. Sa formation se poursuit en 1942 par le pilotage du Spitfire (il a 21 ans).

Il est affecté au Squadron 341 "Alsace", alors en création à Turnhouse.

L'unité est ensuite déplacée à Biggin Hill pour remplacer le Squadron 340 "Ile de France" (là où était Maurice Choron – Voir chapitre précédent).

Il pilote le Spitfire NL - B n° BS.538.

Clostermann finira la guerre avec 33 victoires homologuées.


 

    Messerschmitt BF-109 (Allemagne) 

Autre célébrité de la seconde guerre mondiale, côté allemands cette fois, avec le Bf-109 (déjà présenté dans le chapitre précédent).

 



    Fock-Wulf 190 (Allemagne) 

Nous avons à peine abordé "la drôle de guerre", que voilà l'armistice signé.

Nous entrons de plein pied dans la seconde guerre mondiale… à la vitesse où vont les choses les ricains ne vont pas tarder à nous rejoindre.

Septembre 1940 et voilà qu'apparait un nouveau chasseur (et chasseur-bombardier) allemand : le Focke-Wulf Fw-190 

Son premier vol se fait le 1er juin 1939.

Son arrivée au-dessus du ciel français causa bien des soucis à la R.A.F., qui se sentait dépassé par cet appareil, bien plus rapide.

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 9 à 10 m selon la version.

- Envergure : 10,50 m

- Vitesse maximale : de 653 km/h à 750 km/h selon la version.

 



     Consolidated B-24 Libérator (USA) 

Quand on parle des américains, voilà qu'arrive le : Consolidated B-24 Libérator 

Cet appareil entre en service en mars 1941 (1er vol le 29 décembre 1939).

Un bombardier à long rayon d'action avec un équipage de dix hommes.

Il est sans doute l'un des avions les plus compliqués à piloter, et le plus couteux à produire, mais il est aussi celui qui a la plus grande autonomie : 3.540 km en charge maximale et à la vitesse de croisière de 306 km/h.

Son plafond est de l'ordre de 8.530 m.

Quant à sa charge de bombe, elle s'élève à 2.268 kg. 

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 20,47 m

- Envergure : 33,50 m

- Vitesse maximale : 467 km/h

Le dessin représente le bombardier dans sa version la plus courante : le B-24 J

 


    Ilyouchine Il-2 Sturmovick (Russie) 

Enfin apparait un représentant de la Grande Russie : le Ilyouchine Il-2 Sturmovick 

On ne peut mieux choisir en matière de "représentant", cet avion de chasse et d'attaque au sol est… lourd !

Son nom exact serait, selon certaines sources : Bsh pour Bronirovanni Chtourmovick (mais je ne vois pas de "s"). J'ai donc opté pour une version "à la française" ; un avis sur la question, Eric ? (Eric est un ami, féru d'aéronautique). En tout cas cela voudrait dire : avion d'attaque blindé. Et "blindé" il l'était, pas moins de 700 kg de blindage pour un poids total de l'appareil, de… 3.250 kg, et ce n'est qu'un monomoteur… 

C'est aussi l'appareil qui a fait l'objet de la plus grande production de l'histoire de l'aviation. Trois usines assurent cette production, qui s'élève à une moyenne de 1.200 appareils par mois. La production totale est estimée à... 35.000 exemplaires.

Après un premier vol effectué le 30 décembre 1939, il est mis en service en mars 1941. Les premiers sont des monoplaces, il devient biplace par la suite.

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 12,45 m (par la suite il sera modifié avec une longueur raccourci à 12 m)

- Envergure : 14,60 m

- Vitesse maximale : 452 km/h (370 km/h avec charge).

 


La réponse d'Eric : Le Š affublé de ce bizarre diacritique en accent circonflexe inversé, se prononce Ch !

Šturm = "tempête"
On remarque qu'en allemand, le S se prononce Ch !
Šturmov = "agresseur, assaillant"
Šturmovik = (avec renforcement du sens) "assaillant qui sème la tempête" !!!

(Merci Eric)

 

    North American P-51 Mustang (USA)

Nous somme le 26 octobre 1940 et ce jour marque le tout premier vol du chasseur monoplace américain : North American P-51 Mustang 

Le temps de peaufiner et… de le produire, il entre en service le 1er mai 1941.

Cela parait être un délai ordinaire, ce qui l'est moins c'est le temps mis pour le concevoir : cinq mois et demi. A cela, si l'on retire les six semaines de retard dû au fait que Allison n'a pu livrer les moteurs à temps, cela fait un avion conçu et prêt à voler en quatre mois ; 117 jours pour être précis.

Temps record pour un avion des plus réussi, autant du point de vu technique qu'esthétique. Son autonomie, avec réservoirs largables, est de l'ordre de 2.100 km, ce qui lui permet d'escorter les bombardiers jusqu'au cœur de l'Allemagne. 

Il servira encore bien après la guerre. Non content de voler aux couleurs de 55 nations différentes, sa production se verra même relancée en 1967 et, entre 1968 et 1975, de nouvelles séries seront produites, notamment en version biplace.

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 9,80 m

- Envergure : 11,30 m

- Vitesse maximale pour la version "P-51 D" : 703 km/h (595 km/h en vitesse de croisière).

Le dessin représente le modèle "D" avec sa verrière en goutte d'eau.

 


    Lockheed P-38 Lightning (USA) 

Après le P-51 Mustang voici un autre chasseur monoplace à long rayon d'action : le Lockheed P-38 Lightning 

Muni de réservoirs supplémentaires, il peut parcourir 3.650 km (pour les plus avancés). Si on ajoute le fait qu'il peut voler à une altitude de 11.580 à 12.190 m, on a là de quoi escorter les plus performants des bombardiers. C'est d'ailleurs cet appareil qui sera utilisé pour abattre l'avion de l'amiral Yamamoto. Mission qui fut accompli avec succès le 18 avril 1943 après un décollage de Guadalcanal et un parcours de 800 km avant d'intercepter l'avion, escorté par six chasseurs Zéro.

Les premières fabrications entrent en service le 16 septembre 1940 (1er vol le 27 janvier 1939).

Quelques centaines de ces appareils sont construits sans armement et convertis en avions de reconnaissance-photographique. C'est aux commandes d'un avion de ce type que le pilote Antoine de Saint-Exupéry disparaitra le 31 juillet 1944.

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 11,53 m

- Envergure : 15,85 m

- Vitesse maximale : 630 à 660 km/h (vitesse de croisière de l'ordre de 460 km/h).

 


    Avro Lancaster (Grande Bretagne)

Retour en Grande Bretagne avec ce bombardier bien connu : Avro Lancaster 

Il effectue son premier vol le 9 janvier 1941, avant de commencer à être livré en septembre de la même année.

Son altitude plafond est de l'ordre de 7.600 m. Quant à son autonomie, elle est de 2.675 km avec son chargement de 6.350 kg de bombes.

Il restera en service dans la R.A.F. jusqu'en février 1954. Il volera également au profit de l'aéronautique navale française, de 1950 à 1962.

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 21,10 m

- Envergure : 31,10 m

- Vitesse maximale : 460 km/h

 



    Grumman TBF Avenger (USA) 

Retour aux USA avec : le Grumman TBF Avenger 

Avion triplace, conçu comme lance torpille. Par la suite, de nouvelles versions seront équipés pour la lutte contre les sous-marins.

Le premier vol a lieu en août 1941 et sa mise en service débute fin janvier 1942.

Excellent appareil, robuste, qui équipe principalement les unités qui combattent dans le Pacifique.

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 12,20 m

- Envergure : 16,50 m

- Vitesse maximale : 445 km/h

 



     De Havilland Mosquito (Grande Bretagne) 

Depuis 1938 la firme De Havilland planche sur la conception d'un chasseur-bombardier qui présente la particularité, pour pallier aux problèmes de fournitures de certains matériaux, d'être conçu en bois.

Le pari est osé, cependant, en 1940, la firme obtient l'autorisation de concrétiser son projet.

Au final, le 25 novembre 1940, le De Havilland Mosquito est prêt pour son premier vol. 

C'est une réussite qui mènera à toute une série de versions différentes (chasseur de jour, de nuit, chasseur-bombardier, reconnaissance, et même chasseur lance-torpille pour la marine). Au total, toutes versions confondues, il sera fabriqué à 7.781 exemplaires.

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 12,34 m

- Envergure : 16,50 m

- Vitesse maximale : 595 à 612 km/h selon les versions.

 



     Chance Vought F4U Corsair (USA) 

Après le Mosquito, c'est le tour du : Chance Vought F4U Corsair 

Chasseur-bombardier monoplace embarqué.

Son premier vol se fait le 29 mai 1940.

Les premières séries sortent des usines en juin 1942.

La carrière de cet appareil s'arrête en 1952 (12.571 exemplaires).

En France, il a servi dans l'aéronavale jusqu'en 1964.

Une belle ligne, caractérisée par son aile en "W" (comme le Ju-87 Stuka).

L'un des plus puissants chasseurs de l'époque, il est également muni d'une hélice de 4,04 m de diamètre ; la plus grande jamais installé sur un chasseur.

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 10,27 m

- Envergure : 12,48 m

- Vitesse maximale : 

- 635 km/h pour les premières séries

- 744 km/h à partir de la série 5

 



    Yakovlev Yak III (Russie) 

Retour en Russie avec l'avion de chasse monoplace : le Yakovlev Yak-III 

Son premier vol s'effectue au printemps 1943, et sa mise en service en juillet de la même année (le premier modèle, le Yak-1M a, quant à lui, effectue son premier vol en 1942).

La caractéristique particulière de cet appareil, tient à l'application d'une cire permanente qui augmente le finesse de l'avion.

C'est un adversaire redoutable pour la Luftwaffe, qui avait reçu pour consigne de "refuser" le combat si celui-ci devait se faire au-dessous de 5.000 m d'altitude.

- Caractéristiques générales :

- Longueur : 8,50 m

- Envergure : 9,20 m

- Vitesse maximale : 650 km/h

Le Yak-III devient l'avion du groupe "Normandie-Niemen" et, pour honorer la mémoire des pilotes de cette prestigieuse unité, j'ai choisi de représenter l'avion du capitaine Marcel Albert, du Régiment de Chasse 2/3 "Normandie-Niemen".

 Capitaine Marcel Albert

(photographe inconnu)

  

Ce pilote totalise 23 victoires homologuées et est le deuxième "As" français le plus décoré, derrière Pierre Closterman.

J'ai également déniché une photographie de son appareil (qui m'a aidé pour finaliser mon dessin) :

 (source inconnue)



    Boeing B-29 Superfortress (USA) 

Retour aux States avec le : Boeing B-29 Superfortress 

Il s'agit d'un bombardier lourd (quadrimoteur) à haute altitude (cabine pressurisée).

Il ne faut pas moins de 10 à 14 hommes pour constituer son équipage.

Le premier vol de ce "monstre", s'effectue le 21 septembre 1942.

Sa mise en service commence en juillet 1943.

A la libération, 3.000 de ces engins sont en service opérationnel.

L'un de ces appareils, le "Enola Gay", est modifié afin de pouvoir larguer la bombe atomique sur Hiroshima (6 août 45), puis sur Nagasaki (9 août 45).

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 30,20 m

- Envergure : 43,25 m

- Vitesse maximale : 575 km/h à un peu plus de 9.000 m ; son plafond est de 10.900 m

- Vitesse de croisière : 467 km/h

Quant à sa capacité en bombes, elle est de 4.540 kg. En pleine charge son autonomie est de 5.230 km.

 


    Messerschmitt Me-262 (Allemagne) 

Arrive un avion de chasse monoplace allemand, capable de redonner à la Luftwaffe, la maitrise du ciel : le Messerschmitt Me-262 

L'étude de cet avion commence en 1938 et se porte sur un système de propulsion à réaction. Bien que le résultat en soit remarquable, cet appareil souffre du désintérêt porté au programme, dû en grande partie à Hitler qui voulait que cet avion - le plus rapide du monde - soit, non pas un chasseur mais un bombardier. 

Dans un premier temps, il est testé avec un moteur à piston et effectue son premier vol le 4 avril 1941. 

Son premier vol avec deux réacteurs s'effectue le 18 juillet 1942, mais il faudra attendre le 7 juin 1944 pour qu'une première escadrille "expérimentale", soit mise sur pied. 

En septembre 44 est formée une escadrille opérationnelle.

Selon l'Encyclopédie des avions de combat (Elsevier Séquoia - Édition française 1977), la centaine de Me-262 qui vola opérationnellement, ont à leur actif plus de 100 bombardiers et chasseurs alliés.

- Caractéristiques générales : 

- Longueur : 10,60 m

- Envergure : 12,50 m

- Vitesse maximale : 878 km/h



 

    Hawker Tempest (Grande Bretagne) 

Aujourd'hui nous clôturons le chapitre des avions du second conflit mondial avec le : Hawker Tempest 

Ce chasseur-bombardier anglais a effectué son premier vol le 2 septembre 1942.

La mise en service de la première version, s'effectue à partir du 24 février 1943.

Le Mk VI, mis en service le 4 octobre 1944, est muni d'un radiateur plus grand. 

- Caractéristiques générales : 

- Longueur (Mk 5 et 6) : 10,26 m

- Envergure : 12,50 m

- Vitesse maximale :

- Pour le Mk 5 : 688 km/h

- Pour le Mk 6 : 704 km/h

Nous retrouvons Pierre Clostermann, présenté précédemment sur son Spitfire. En cette fin de guerre, il est aux commandes d'un Tempest Mk VI, qu'il a baptisé "Le grand Charles".

 



Vu que nous en sommes au dernier appareil du chapitre "2e guerre mondiale", rien de mieux qu'un extrait de son livre qu'il a intitulé "Le grand cirque".


 
L'extrait où il est question de son "dernier" vol :

27 août 1945.

J'ai fait ma demande de démobilisation immédiate qui a été acceptée.

J'ai été ce matin prendre congé de Broadhurst et de la R.A.F. Mackie le Néo-Zélandais prendra le commandement du wing 122 à ma place.

Pour aller au Quartier Général de Schleswig, j'ai voulu prendre le "Grand Charles". Et, au retour, je suis monté avec lui très haut dans le ciel d'été sans nuages, car ce n'était que là que je pouvais lui dire adieu.

Ensemble, nous avons fusé une dernière fois, droit vers le soleil. Nous avons fait un looping - deux, peut-être - quelques tonneaux bien lents, fignolés, amoureux, pour que je puisse emporter dans les doigts la vibration de ses ailes obéissantes et souples.

Et j'ai pleuré, dans son cockpit étroit - comme jamais plus de ma vie je ne pleurerai - quand j'ai senti le ciment de la piste effleurer ses roues, et que d'un grand geste du poignet, je l'ai assis au sol comme une fleur que l'on coupe… 

Comme toujours j'ai soigneusement dégorgé son moteur, j'ai retiré un à un tous les contacts, éteint les voyants, enlevé les bretelles, les fils et les tuyaux qui me rattachaient à lui comme un enfant à sa mère. Et quand mes pilotes et mes mécaniciens qui m'attendaient ont vu ma tête basse et mes épaules secouées par les sanglots, ils ont compris, et sont repartis silencieux vers le dispersal.

Pierre Clostermann (1921-2006) a fait don de nombreux souvenirs au Musée des Invalides à Paris. Ces objets sont visibles dans une vitrine qui lui est dédié.

 

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